22 janvier 2016

La douleur en dialyse: Je me pique. Je n'ai plus mal !


Lorsque Sandrine me dit cela, par pure contradiction, je lui dis que c'est n'importe quoi. Vu la douleur ressentie lors des ponctions, il est impossible que je gère cela moi même.

Sandrine s'occupe souvent de moi, elle m'en reparle souvent. 
Et si elle avait raison? 

Je suis de moins en moins contre, mais j'hésite à franchir le pas. Nous en discutons beaucoup avec Sandrine et d'autres infirmiers.

Je me suis déjà piquée par le passé, mais ma fistule était jeune et moi aussi.
Les montagnes à franchir à l'époque était moins abruptes que maintenant. J'étais plus forte.  
En même temps, il y en avait moins. 

Je décide de franchir le pas en piquant d'abord la veine qui n'est pas douloureuse et qui est bien développée.
Je stresse un peu, mais pas tant que ça. Je connais déjà cette sensation de se piquer.
C'est toujours un peu surprenant les premières fois, mais au final, ça se fait facilement. 

Je pique pendant environ 15 jours la veine et Sandrine ou un autre infirmier s'occupe de l'artère qui est toujours très douloureuse.

Je décide de sauter le pas pour les 2 aiguilles. 

On décide de faire ça un mercredi, je serais moins fatiguée. 

Le mercredi arrive rapidement et je suis assez sereine. Je me suis bien préparée psychologiquement. 

Je pique d'abord la veine, comme d'habitude. Ca se passe bien, comme d'habitude.

Je me prépare à piquer l'artère. Je prend fermement l'aiguille dans mes mains, je souffle un peu, et j'y vais. Ca y est, j'y suis. L'aiguille est dans l'artère de ma Fistule Artério Veineuse. 

Je n'ai pas eu mal ! 

Je me pique. Je n'ai plus mal ! 



7 commentaires:

  1. On n'est jamais mieux servi que par soi-même... En matière de soins, c'est très vrai. Dans la limite du possible naturellement. Ma comparaison va sembler curieuse mais ça me fait penser au mystère du chatouillement: si quelqu'un te chatouille, c'est insupportable, si par contre tu te le fais à toi-même tu ne ressens rien de spécial. Bizarre, non? La tête a ses raisons.... ;-)

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    1. Exactement. Encore faut-il une équipe prête à laisser du champ au patient pour sa propre prise en charge. C'est parfois compliqué :)

      Pour la douleur lors des ponctions, si j'ai mal ce qui arrive parfois, je gère l'entrée de l'aiguille dans la fistule, ce qui me permet de pouvoir mieux anticiper la douleur.

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    2. Je fais exactement la même chose... Du moins quand je peux le faire, lorsque je dialyse en France où j'ai toujours eu la chance d'avoir une équipe très ouverte qui encourage l'auto-prise en charge. Malheureusement j'habite en Italie et ici c'est une toute autre histoire: aucune responsabilisation du patient, au contraire infantilisation à 200% au point de se faire sermonner si on ose une tentative d'approche pour effectuer soi-même les choses les plus basiques... Bref, il n'y a plus qu'à subir la Ponction, avec un P majuscule parce qu'en plus la délicatesse, c'est pas vraiment leur fort...

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    3. Mais c'est TROP TROP vrai.

      J'ai dialysé à Rome pour ma lune de miel. J'avais une lettre en anglais de mon néphro préféré qui disait que je me piquais. HEUREUSEMENT.

      Bon, je me suis quand même fait enguirlander (en italien!) par des patients :)

      J'ai été frappé de la différence avec la France.. Branchements à la chaîne, très peu de contacts, des moyens archaiques.. Et c'était un centre bien lotti m'a t-on dit.

      En revenant, j'étais bien contente d'être en France, même si tout est loin d'être parfait !

      Bonne nuitée Aurore.

      A bientôt sur le blog !

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  2. Oui c'est en allant voir ailleurs qu'on se rend compte qu'en France on a de la chance... L'Italie est effectivement à des années-lumières de la France sur le plan sanitaire, aussi bien pour ce qui est des équipements que des pratiques. Tu étais dans quel hôpital à Rome? J'y vais occasionnellement pour le boulot, la dernière fois j'ai dialysé au Gemelli, l'un des mieux lotis de la capitale parait-il: quand tu mets les pieds là-dedans tu n'as qu'une envie, partir en courant!! Là où j'habite, à Bologne, ça n'est pas tellement mieux, et pourtant la région est réputée dans tout le pays comme étant le TOP en matière de qualité de soins, si si! L'hôpital où je dialyse arrive même régulièrement en tête des classements nationaux en la matière, bref la "pointe de l'excellence", rien de moins que ça! Tu devrais voir les locaux vétustes, les moyens préhistoriques et l'hygiène douteuse des sanitaires, ça laisse présager ce qu'on pourrait trouver dans les hôpitaux les moins bien classés du pays... A côté de ça j'ai dialysé en Bosnie, à Sarajevo, où j'ai été plus que surprise par la qualité du service: je m'attendais au pire, genre l'Italie puissance mille et, Ô surprise!! Une équipe accueillante et aux petits soins, des locaux propres et des équipements récents (j'imaginais trouver ces vieux dialyseurs années '80 genre mastodontes soviétiques, que néni!). Bref, comme on dit par ici "il mondo è bello perché è vario": le monde est beau parce qu'il est varié... Ou pas. :-P

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  3. J'ai dialysé à Casa di Cura VILLA ANNAMARIA.

    Ils ont quand même été à mon écoute. J'étais prévue à 6h du matin (en transports en commun dans Rome c'est le top !) et j'ai réussi à leur faire comprendre que je voulais dialyser en soirée ou en après-midi et ils ont réussi à me trouver une place en aprem. OUF !

    Bon, ce n'était qu'une semaine. Je n'aurais pas supporté plus. C'était vraiment archaïque.

    A bientôt :)

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  4. Je ne dialyse plus, mais ce que j'ai vu quand j'ai choppe' la légionelle en rentrant en Italie car ma maman était dans le coma, le centre de dialyse de Sondrio et celui de Lecco avait des machines de dernière generation.

    Par ailleurs, j'ai appris TRES vite qu'il est mieux de se piquer soi-memes...

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