24 février 2016

A l'hôpital, on joue aux chaises musicales.


Nous sommes en novembre 2015.

Je suis de nouveau sur Paris pour la consultation d'anesthésie et pour revoir le Pr X. pour les modalités du protocole de désensibilisation pour ma troisième greffe.

J'ai rendez-vous à 9h à l'hôpital pour la consultation d'anesthésie.

A 9h10, on m'appelle pour la consultation. Je réponds présente.  

J'entre dans la salle de consultation.

La personne qui se présente à moi en tant que médecin anesthésiste est jeune. Très jeune. Trop jeune. 

Il y avec elle ce que je pense être une interne. 

La jeune anesthésiste s'assoit dans le fauteuil en face de moi. L'interne quant à elle s'assoit sur un tabouret à proximité.

Elle me demande pourquoi je dois subir une anesthésie. Je lui indique que c'est en vue d'une troisième greffe rénale après un protocole de désensibilisation. 

Elle me demande la date d'opération. Je lui dis qu'on ne peut pas savoir vu que c'est un don postmortem. 

Elle lit mon dossier. Elle tourne un peu les pages dans tous les sens pendant 10 minutes. 
C'est long 10 minutes. 
Je la sens totalement perdue. Elle regarde souvent son interne. 

Elle doit sentir que je me pose des questions. 

Elle me demande si j'ai déjà été opérée. 

Je lui réponds que je l'ai été beaucoup de fois et commence à énumérer. 

Elle est encore plus perdue.

Je me pose clairement des questions. C'est quand même une consultation importante. 

Elle reprend le dossier et le feuillette.

Je ne comprends pas. Cette consultation d'anesthésie ne ressemble à aucune autre. 

D'habitude, on me pose une multitude de questions, tellement que j'ai même parfois du mal à suivre.

On tape à la porte. Un médecin entrouvre la porte de la salle de consultation et demande si tout va bien et si on s'en sort.

Le médecin en face de moi répond alors : Pas du tout. 

Le médecin qui a toqué à la porte  entre dans la pièce. 

La personne qui était sur le fauteuil se lève. L'interne sur le tabouret aussi.

Le médecin qui est entré s'assoie sur le fauteuil. 

Celle qui était assise sur le fauteuil s'assied maintenant sur le tabouret. Celle qui était sur le tabouret reste debout. 

Il se présente et me dit, bonjour je suis l'anesthésiste.

Je comprends alors que celle que je pensais être le médecin est en fait l'interne et celle que je pensais être l'interne, est en fait l'externe. 

Je suis dubitative. Heureusement que l'anesthésiste a demandé si tout allait bien. 

La consultation repart de zéro. 

A l'hôpital, on joue aux chaises musicales. 

To Be Continued..






1 commentaire:

  1. Bonjour; Triste et inquiétant situation et si normale, mon oncle a raconté la même histoire en Suède en 1950. Si les médecins savaient à quel point il est désastreux de feuilleter un dossier devant un malade. Dans notre vie industrielle, on attend de nous que nous connaissions le dossier. A l'hôpital c'est impossible. Mais pourquoi les dossiers ne sont-ils qu'un empilement sans synthèse? J'ai vu pire, ne pas consulter le dossier. J'ai vu un médecin passer toute la consultation a trouilloter les documents du dossier. Ce qui est triste est que nous pourrions faire tellement mieux, a moindre coût et avec beaucoup plus de plaisir. Finalement classer un dossier c'est le même problème que le classement des 10.000 photos que nous avons prises, la montagne d'information nous écrase, seul un logiciel peut s'y retrouver. Nous y sommes mais quelle patience il faut pour pour que le maintenant ne se réalise pas dans 5 ans. Les dossiers, la croix que nous devons porter dans toute notre vie professionnelle !

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